• Ma Joie !

    1
    Il est des âmes sur la terre
    Qui cherchent en vain le bonheur
    Mais pour moi, c'est tout le contraire
    La joie se trouve dans mon coeur
    Cette joie n'est pas éphémère
    Je la possède sans retour
    Comme une rose printanière
    Elle me sourit chaque jour.

    2
    Vraiment je suis par trop heureuse,
    Je fais toujours ma volonté....
    Pourrais-je n'être pas joyeuse
    Et de ne pas montrer ma gaîté ?...
    Ma joie, c'est d'aimer la souffrance,
    Je souris en versant des pleurs
    J'accepte avec reconnaissance
    Les épines mêlées aux fleurs.

    3
    Lorsque le Ciel bleu devient sombre
    Et qu'il semble me délaisser,
    Ma joie, c'est de rester dans l'ombre
    De me cacher, de m'abaisser.
    Ma joie, c'est la Volonté Sainte
    De Jésus mon unique amour
    Ainsi je vis sans nulle crainte
    J'aime autant la nuit que le jour.

    4
    Ma joie, c'est de rester petite
    Aussi quand je tombe en chemin
    Je puis me relever bien vite
    Et Jésus me prend par la main
    Alors le comblant de caresses
    Je Lui dis qu'Il est tout pour moi
    Et je redouble de tendresses
    Lorsqu'Il se dérobe à ma foi.

    5
    Si parfois je verse des larmes
    Ma joie, c'est de les bien cacher
    Oh ! que la souffrance a de charmes
    Quand de fleurs on sait la voiler !
    Je veux bien souffrir sans le dire
    Pour que Jésus soit consolé
    Ma joie, c'est de le voir sourire
    Lorsque mon coeur est exilé.....

    6
    Ma joie, c'est de lutter sans cesse
    Afin d'enfanter des élus.
    C'est le coeur brûlant de tendresse
    De souvent redire à Jésus :
    « Pour toi, mon Divin petit Frère
    « Je suis heureuse de souffrir
    « Ma seule joie sur cette terre
    « C'est de pouvoir te réjouir.

    7
    « Longtemps encor je veux bien vivre
    « Seigneur, si c'est là ton désir
    « Dans le Ciel je voudrais te suivre
    « Si cela te faisait plaisir.
    « L'amour ce feu de la Patrie
    « Ne cesse de me consumer
    « Que me font la mort ou la vie ?
    « Jésus, ma joie, c'est de t'aimer ! »

    (PN 45 "Ma Joie !" - Thérèse de Lisieux)



     
     

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  • Acte d'offrande à l'Amour Miséricordieux

       Mon Dieu ! Trinité Bienheureuse, je désire vous aimer et vous faire aimer, travailler à la glorification de la Sainte Église en sauvant les âmes qui sont sur la terre et délivrant celles qui souffrent dans le Purgatoire. Je désire accomplir parfaitement votre volonté et arriver au degré de gloire que vous m'avez préparé dans votre royaume, en un mot, je désire être Sainte, mais je sens mon impuissance et vous demande, ô mon Dieu, d'être vous-même ma Sainteté.
       Puisque vous m'avez aimée jusqu'à me donner votre Fils unique pour être mon Sauveur et mon Époux, les trésors infinis de ses mérites sont à moi, je vous les offre avec bonheur, vous suppliant de ne me regarder qu'à travers la Face de Jésus et dans son Coeur brûlant d'Amour.
       Je vous offre encore tous les mérites des Saints(qui sont au Ciel et sur la terre), leurs actes d'Amour et ceux des Saints Anges ; enfin je vous offre, ô bienheureuse Trinité, l'Amour et les mérites de la Sainte Vierge, ma Mère chérie, c'est à elle que j'abandonne mon offrande, la priant de vous la présenter. Son divin Fils, mon Époux Bien-Aimé, aux jours de sa vie mortelle, nous as dit : « Tout ce que vous demanderez au Père en mon Nom, il vous le donnera ! » Je suis donc certaine que vous exaucerez mes désirs ; je le sais, ô mon Dieu ! (plus vous voulez donner, plus vous faites désirer). Je sens en mon coeur des désirs immenses et c'est avec confiance que je vous demande de venir prendre possession de mon âme. Ah ! je ne puis recevoir la Sainte Communion aussi souvent que je le désire, mais, Seigneur, n'êtes-vous pas Tout-Puissant ?... Restez en moi, comme au tabernacle, ne vous éloignez jamais de votre petite hostie...
       Je voudrais vous consoler de l'ingratitude des méchants et je vous supplie de m'ôter la liberté de vous déplaire, si par faiblesse je tombe quelquefois qu'aussitôt votre Divin Regard purifie mon âme consumant toutes mes imperfections, comme le feu qui transforme toute chose en lui-même...
       Je vous remercie, ô mon Dieu ! de toutes les grâces que vous m'avez accordées, en particulier de m'avoir fait passer par le creuset de la souffrance. C'est avec joie que je vous contemplerai au dernier jour portant le sceptre de la Croix ; puisque vous avez daigné me donner en partage cette Croix si précieuse, j'espère au Ciel vous ressembler et voir briller sur mon corps glorifié les sacrés stigmates de votre Passion...
       Après l'exil de la terre, j'espère aller jouir de vous dans la Patrie, mais je ne veux pas amasser de mérites pour le Ciel, je veux travailler pour votre seul Amour, dans l'unique but de vous faire plaisir, de consoler votre Coeur Sacré et de sauver des âmes qui vous aimeront éternellement.
       Au soir de cette vie, je paraîtrai devant vous les mains vides, car je ne vous demande pas, Seigneur, de compter mes oeuvres. Toutes nos justices ont des taches à vos yeux. Je veux donc me revêtir de votre propre Justice et recevoir de votre Amour la possession éternelle de Vous-même. Je ne veux point d'autre Trône et d'autre Couronne que Vous, ô mon Bien-Aimé !
       À vos yeux le temps n'est rien, un seul jour est comme mille ans, vous pouvez donc en un instant me préparer à paraître devant vous...
       Afin de vivre dans un acte de parfait Amour, je m'offre comme victime d'holocauste à votre Amour miséricordieux, vous suppliant de me consumer sans cesse, laissant déborder en mon âme les flots de tendresse infinie qui sont renfermés en vous et qu'ainsi je devienne martyre de votre amour, ô mon Dieu.
       Que ce martyre, après m'avoir préparée à paraître devant vous, me fasse enfin mourir, et que mon âme s'élance sans retard dans l'éternel embrassement de Votre Miséricordieux Amour...
       Je veux, ô mon Bien-Aimé, à chaque battement de mon coeur, vous renouveler cette offrande un nombre infini de fois jusqu'à ce que les ombres s'étant évanouies, je puisse vous redire mon Amour dans un Face à Face éternel !...

    Hier, 2e Dimanche de Pâques, était Dimanche de la Divine Miséricorde.

    Bonne 2e semaine de Pâques à chacun ! yes


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    C'est pour toujours que je suis ici !...

    Thérèse en avril 1888 (15 ans)

    Ce 9 avril 1888, Thérèse entrera au Carmel; elle sait très bien que c'est pour toujours. Elle y restera jusqu'à sa mort le 30 septembre 1897.

       Le lundi 9 avril, jour où le Carmel célébrait la fête de l'Annonciation, remise à cause du carême, fut choisi pour mon entrée. La veille toute la famille était réunie autour de la table où je devais m'asseoir une dernière fois. Ah ! que ces réunions intimes sont déchirantes !... alors qu'on voudrait se voir oubliée, les caresses, les paroles les plus tendres sont prodiguées et font sentir le sacrifice de la séparation... Mon Roi chéri ne disait presque rien mais son regard se fixait sur moi avec amour... Ma Tante pleurait de temps en temps et mon Oncle me faisait mille compliments affectueux. Jeanne et Marie étaient aussi remplies de délicatesse pour moi, surtout Marie qui me prenant à l'écart me demanda pardon des peines qu'elle croyait m'avoir causées. Enfin ma chère petite Léonie, revenue de la Visitation depuis quelques mois, me comblait plus encore de baisers et de caresses. Il n'y a que Céline dont je n'ai pas parlé, mais vous devinez, ma Mère chérie, comment se passa la dernière nuit où nous avons couché ensemble... Le matin du grand jour, après avoir jeté un dernier regard sur les Buissonnets, ce nid gracieux de mon enfance que je ne devais plus revoir, je partis au bras de mon Roi chéri pour gravir la montagne du Carmel... Comme la veille toute la famille se trouva réunie pour entendre la Ste Messe et y communier. Aussitôt que Jésus descendu dans le coeur de mes parents chéris, je n'entendis autour de moi que des sanglots, il n'y eut que moi qui ne versai pas de larmes, mais je sentis mon coeur battre avec une telle violence qu'il me sembla impossible d'avancer lorsqu'on vint nous faire signe de venir à la porte conventuelle, j'avançai cependant tout en me demandant si je n'allais pas mourir par la force des battements de mon coeur... Ah ! quel moment que celui-là, il faut y avoir passé pour savoir ce qu'il est... [Manuscrit A, 68vo-69ro]

    C'est pour toujours que je suis ici !...

       Mon émotion ne se traduisit pas au dehors; après avoir embrassé tous les membres de ma famille chérie, je me mis à genoux devant mon incomparable Père, lui demandant sa bénédiction; pour me la donner il se mit lui-même à genoux et me bénit en pleurant... C'était un spectacle qui devait faire sourire les anges que celui de ce vieillard présentant au Seigneur son enfant encore au printemps de la vie !... Quelques instants après, les portes de l'arche sainte se fermaient sur moi et là je recevais les embrassements des soeurs chéries qui m'avaient servi de mères et que j'allais désormais prendre pour modèles de mes actions... Enfin mes désirs étaient accomplis, mon âme ressentait une PAIX si douce et si profonde qu'il me serait impossible de l'exprimer et depuis 7 ans et demi cette paix intime est restée mon partage, elle ne m'a pas abandonné au milieu des plus grandes épreuves.                                                                            Comme toutes les postulantes je fus conduite au choeur aussitôt après mon entrée, il était sombre à cause du St Sacrement exposé et ce qui frappa d'abord mes regards fut les yeux de notre sainte Mère Geneviève qui se fixèrent sur moi, je restai un moment à genoux à ses pieds remerciant le bon Dieu de la grâce qu'Il m'accordait de connaître une sainte et puis je suivis notre Mère Marie de Gonzague dans les différents endroits de la communauté; tout me semblait ravissant, je me croyais transportée dans un désert, notre petite cellule surtout me charmait, mais la joie que je ressentais était calme, le plus léger zéphyr ne faisait pas onduler les eaux tranquilles sur lesquelles voguait ma petite nacelle, aucun nuage n'obscurcissait mon ciel d'azur... ah ! j'étais pleinement récompensée de toutes mes épreuves... Avec quelle joie profonde je répétais ces paroles : « C'est pour toujours, toujours que je suis ici !... » [Manuscrit A, 69ro-69vo]

    C'est pour toujours que je suis ici !...

       Ce bonheur n'était pas éphémère, il ne devait point s'envoler avec les illusions des premiers jours. Les illusions, le bon Dieu m'a fait la grâce de n'en avoir AUCUNE en entrant au Carmel : j'ai trouvé la vie religieuse telle que je me l'étais figurée, aucun sacrifice ne m'étonna et cependant, vous le savez, ma Mère chérie, mes premiers pas ont rencontré plus d'épines que [de] roses !... Oui la souffrance m'a tendu les bras et je m'y suis jetée avec amour... Ce que je venais faire au Carmel, je l'ai déclaré aux pieds de Jésus-Hostie, dans l'examen qui précéda ma profession : « Je suis venue pour sauver les âmes et surtout afin de prier pour les prêtres. » Lorsqu'on veut atteindre un but, il faut en prendre les moyens; Jésus me fit comprendre que c'est par la croix qu'Il voulait me donner des âmes et mon attrait pour la souffrance grandit à mesure que la souffrance augmentait. Pendant 5 années cette voie fut la mienne mais à l'extérieur, rien ne traduisait ma souffrance d'autant plus douloureuse que j'étais seule à la connaître. Ah ! quelle surprise à la fin du monde nous aurons en lisant l'histoire des âmes !... qu'il y aura de personnes étonnées en voyant la voie par laquelle la mienne a été conduite !... [Manuscrit A, 69vo-70ro]

    C'est pour toujours que je suis ici !...


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  • Joyeuses Pâques !

    Rappelle-toi qu’au jour de ta victoire
    Tu nous disais : « Celui qui n’a pas vu
    « Le Fils de Dieu tout rayonnant de gloire
    « Il est heureux, si quand même il a cru ! »
    Dans l’ombre de la Foi, je t’aime et je t’adore
    O Jésus ! pour te voir, j’attends en paix l’aurore
    Que mon désir n’est pas
    De te voir ici-bas
    Rappelle-toi…..
    (PN 24 "Jésus mon Bien-aimé, rappelle-toi !", Thérèse de Lisieux)
     
    Petite fleur du Carmel vous souhaite à tous un très joyeux Dimanche de Pâques ! yes

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  • Impropères

    « Vivre d'Amour, ce n'est pas sur la terre
    Fixer sa tente au sommet du Thabor.
    Avec Jésus, c'est gravir le Calvaire, 
    C'est regarder la Croix comme un trésor !...
    Au Ciel je dois vivre de jouissance
    Alors l'épreuve aura fui pour toujours
    Mais exilée je veux dans la souffrance
    Vivre d'Amour. »
    (PN 17 "Vivre d'Amour", Thérèse de Lisieux)

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    Je n'ai pu trouver nulle créature
    Qui m'aimât toujours sans jamais mourir ;
    Il me faut un Dieu prenant ma nature,
    Devenant mon frère et pouvant souffrir.
    (PN 23 "Au Sacré Coeur de Jésus", Thérèse de Lisieux)
     
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    Bon Vendredi Saint à tous !
     
     

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